Berechit Habiter une douleur Comme si le temps m'oubliait

Au pays où l'on n'arrive jamais Puisqu'on ne l'a jamais quitté Où la nuit et le jour s'éveillent ensemble Où le vide et le plein s'accompagnent enfin Quand soleil et étoiles se couchent au même lit Quand la pluie devient feu Pour avoir trop tardé Que faute de tomber elle ne peut que monter En gerbes éclatées et que tout se renverse En fusées jaillissantes Les laves mordent les glaces De leur frisson naissent des nuages À l'infini des vents Où la poussière du temps réunit les fragments Écriture d'écume, incrustée de sel et de sables, traversée de vagues et de vents, BOIRE LA LETTRE DE L'OUBLI est comme la trace de cet espace vécu à la crête du temps qui n'exista d'abord que dans l'élan d'un souffle et d'une voix qui s'imposèrent à moi. Pascale Driguez éditeur