Et si, au lieu tenter la grande évasion pour échapper aux rouages routiniers du quotidien, un simple rai de lumière vous libérait mieux qu'un congé, de cet intraitable geôlier… Et si les gestes devenus pesants à force d'avoir été tant répétés, pouvaient pour vous ne plus rien peser, et même peut-être vous porter… Et si, lassé de ce monde qui se donne en spectacles et autres parades, vous pouviez assister émerveillé à la danse silencieuse de la poussière dans les rayons du soleil… Et si, mieux que le chimérique Eldorado que partent chercher certains aux antipodes dans un ailleurs toujours fuyant, vous trouviez au seuil de votre porte un filon de lumière, et des pépites du réel… Et si, sous l'habit de misère des jours ordinaires, se cachait loin des projecteurs, une gloire ignorée, auprès de laquelle les idoles en tout genre de nos sociétés n'étaient qu'or plaqué sur du toc... Et si levant les yeux au-dessus des écrans qui cachent la vue, vous pénétriez ébloui dans la plénitude lactée d'une toile de Vermeer, et que le blanc grisâtre des nuages pour vous s'irisait de jaune, de bleu, de mauve et de rose… Et si, de contempler chaque jour le même arbre et le même carreau de ciel par la même fenêtre, une lueur au fil des ans s'allumait au fond de vos yeux usés, jusqu'à colorer et oxygéner votre sang… Et si, au lieu d'être encerclé d'innombrables et inertes biens de consommation, quelques objets familiers pouvaient, de leur âme animés, s'ouvrir à vous, et mieux encore se confier à vous… à vos soins… et vous apprennent non plus à les posséder, mais à les aimer jusqu'à les rendre lumineux… Alors, traversant à jamais la grisaille et les barreaux du quotidien, vous connaîtriez la paix et l'éclat d'une vie chaque jour polie, patinée et embellie comme un vieux cuivre par le geste lent et patient et consenti de l'éternité… Laurent Foulon enlumine de joie le quotidien réputé si gris, et en libère ses lecteurs, entre prose poétique, pensées, et références littéraires et artistiques. éditeur