Cette première publication de Richard John Jones peut être envisagée à la fois comme un livre d'artiste et comme une monographie. Elle rassemble des éléments textuels et visuels de différentes natures, scripts, compte-rendus, discussions transcrites, relevant de la documentation ou du matériau source, retravaillés ou inédits, liés à un corpus d'œuvres réalisées depuis 2013. Le livre marque une étape dans le travail de Jones en témoignant du statut et du rôle de la performance dans sa pratique en lien avec le traitement de sa documentation. Définit comme « Paraperformance », le livre est pensé comme l'agencement d'une sélection de matériaux ayant circulé avec ou ayant été choisis pour représenter des composantes de son travail qui, au cours des cinq dernières années, ont existé sur le mode du « live ». Il présente ou représente sept pièces distinctes qui participent de la performance mais aussi de l'installation et de la sculpture, tandis que la dernière a été spécifiquement créé pour les pages de ce livre. Parmi les références et les sources évoquées figurent, entre autres, le mouvement des Radical Faeries, le magazine espagnol « Party », les procès en diffamation intentés par le pianiste Liberace, des images de tribus Amazoniennes, les écrits politiques de Jean Genet et une des premières performances de Vito Acconci. Le fil conducteur qui traverse les œuvres évoquées dans ce livre est lui-même constitué d'un entrelacement de discours et de réflexions autour du théâtre, de la performance, de la loi, de la représentation et de la politique, ainsi que de l'oscillation entre espace urbain, sphère publique et milieu naturel « queer ». Plus généralement, le livre s'appuie sur les orientations propres aux recherches de Jones pour considérer le rôle de la performance dans le champ de l'art et, par extension, pour envisager comment la documentation et la représentation de nos vies affectent la manière dont nous comprenons le monde. éditeur