Bibliogr. p. 207-208. Index

Soldat malgré lui en 1914, combattant de la paix dans les années 1930, résistant actif et non violent de l'automne 1942 à mai 1943, Régis Messac, fondateur d'un humanisme moderne, est alors professeur au lycée de Coutances. Une note de police, datée du 14 octobre 1939, adressée à la direction de la sûreté nationale, indique « qu'aucune remarque n'est à faire sur son enseignement qui est assuré très correctement et avec une neutralité absolue. » La note précise que « M. Messac ne peut guère rendre de services utiles que dans l'enseignement ». À l'automne 1942, il n'en devient pas moins coresponsable du secteur de Coutances d'un mouvement de la Résistance intérieure : le Front national dit de lutte pour la libération et l'indépendance de la France. À Coutances, après la mobilisation, le Blitzkrieg, la débâcle, l'exode et l'arrivée des premiers soldats de la Wehrmacht, les Allemands décidèrent d'occuper un lycée aux bâtiments déjà hypertrophiés par un afflux d'élèves « repliés » d'établissements parisiens et d'autres départements. La loge du concierge fut transformée en corps de garde, la majeure partie des locaux scolaires en caserne. L'heure allemande sonna à toutes les horloges. Régis Messac, professeur au lycée, écrit ici principalement à son fils cadet, requis du service civique rural puis étudiant à Paris. Si ses lettres ne révèlent rien de sa lutte obscure et clandestine contre l'ordre nouveau, elles éclairent la personnalité de leur auteur. L'historien y trouvera une fine description de la vie d'une famille de la condition sociale d'un professeur agrégé, et de précieuses indications sur la vie quotidienne à Coutances sous l'Occupation. éditeur