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Scrabble [Texte imprimé] : une enfance tchadienne / Michaël Ferrier

Main Author: Ferrier, Michaël, 1967-...., AuteurLanguage: français.Country: France.Publication: Paris : Mercure de France, DL 2019Manufacture: 14-Condé-sur-Noireau : Impr. CorletDescription: 1 vol. (225 p.) : ill. ; 21 cmISBN: 9782715253162.Series: Traits et portraitsDewey: 967.430 4092, 23Classification: 920Abstract: «Mais moi, quand je ferme les yeux, je descends d'abord comme un noyé dans les eaux limoneuses du fleuve Chari, qui trace la frontière entre le Tchad et le Cameroun, où furent jetés tant d'hommes, de femmes et même d'enfants, parfois encore vivants, les mains ligotées dans le dos ou enfermés dans une gibecière. Je sombre avec eux vers le sable et l'argile, au milieu du vert et du brun, croisant des algues violettes, des tessons de poteries et des écailles de crocodile. Ma tête est plus lourde qu'un boulet et m'entraîne vers les abysses : je plonge dans un sac sans fond où les lettres s'entrechoquent ou s'esquivent, s'appellent ou s'ignorent, je baigne dans un espace illimité soustrait aux contraintes des cycles et des dates, et j'entre dans le temps de l'enfance qui précisément ne connaît pas le temps. Tous mes souvenirs s'envolent dans le vent des sables, le passé coule dans le fleuve, se joue dans les branchages, explose dans les feuillages. Le passé est tout autour de moi désormais – et je ris quand je dis "le passé", car rien de tout cela n'est passé.».Subject - Topical Name: Moeurs et coutumes -- Tchad -- 1945-1990 Subject - Form: Récits personnels
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Item type Current library Call number Status Barcode
Book Bibliothèque Tamil Général Stacks 967.430 4092 (Browse shelf(Opens below)) Available 1250023

«Mais moi, quand je ferme les yeux, je descends d'abord comme un noyé dans les eaux limoneuses du fleuve Chari, qui trace la frontière entre le Tchad et le Cameroun, où furent jetés tant d'hommes, de femmes et même d'enfants, parfois encore vivants, les mains ligotées dans le dos ou enfermés dans une gibecière. Je sombre avec eux vers le sable et l'argile, au milieu du vert et du brun, croisant des algues violettes, des tessons de poteries et des écailles de crocodile. Ma tête est plus lourde qu'un boulet et m'entraîne vers les abysses : je plonge dans un sac sans fond où les lettres s'entrechoquent ou s'esquivent, s'appellent ou s'ignorent, je baigne dans un espace illimité soustrait aux contraintes des cycles et des dates, et j'entre dans le temps de l'enfance qui précisément ne connaît pas le temps. Tous mes souvenirs s'envolent dans le vent des sables, le passé coule dans le fleuve, se joue dans les branchages, explose dans les feuillages. Le passé est tout autour de moi désormais – et je ris quand je dis "le passé", car rien de tout cela n'est passé.» éditeur

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