Bibliogr. p. 265-268

Aujourd'hui, la pleine conscience ou mindfulness rencontre un franc succès. L'idée selon laquelle une présence attentive à l'instant présent pourrait être thérapeutique est loin d'être neuve. Dans cet ouvrage, Jean-Marie Delacroix présente la conscience comme l'un des principaux paradigmes de la relation patient/psychothérapeute et un facteur déterminant de sa réussite. Dès les années 1950, la Gestalt-thérapie, influencée par ses racines orientales et la méditation, fait de la thérapie de la concentration ou pleine conscience, l'un de ses fondements ; elle retient les deux termes anglais awareness et consciousness pour nuancer les modalités de la conscience en psychothérapie. Inspiré par sa longue initiation au chamanisme, l'auteur développe également la notion de conscience élargie. Le livre se centre ensuite sur la relation thérapeutique. Une conscience partagée de l'ici-et-maintenant permet de la repenser comme un champ dans lequel circulent des informations. L'objectif est de déterminer le moment sensible, propice à la mise en place d'une posture méditative dans le processus, de sentir ce qui passe de corps à corps de façon invisible (intercorporalité) et d'y inclure la méditation intersubjective. Les mécanismes de la méthode sont précisés, incluant la notion de champ transférentiel et d'élaboration par la parole incarnée. Dans cette perspective, l'empathie n'est plus l'approche centrée sur la personne : elle devient un phénomène intersubjectif. De nombreux cas cliniques servent d'illustrations aux propos. La thérapie de la concentration en relation serait-elle l'occasion d'une ouverture à la dimension transcendante de l'être humain ? éditeur