Dancing days // Tango // Chronique 1 Le tango se vit et se regarde. Spectacle à ciel ouvert, dans les villes, dans les gares, dans les rues, sur les places, dans les jardins, dans la tiédeur de l'après-midi ou dans la chaleur de la nuit, tangueras et tangueros se retrouvent, s'habillent, se chaussent, se saluent, se frôlent, s'invitent, se concentrent et se lancent sur la piste. DJs ou orchestres imposent le rythme qui alternera les tandas de tangos, valses ou milongas ponctués par les cortinas qui permettent de recomposer les couples. Bandonéons, violons, pianos et contrebasses inondent l'espace sonore. Tango ! Le passant, qui devient spectateur, observe la fusion plus ou moins tendue des corps, l'agilité des pieds et des jambes, la maitrise technique, l'invitation par le mirada (le regard) suivi du cabeceo (le mouvement de tête). Les corps sont unis par la danse et pourtant restent à la bonne distance, alors que les visages se rejoignent, les yeux se ferment et extériorisent le plaisir. Les mains s'abandonnent quand le bras enserre le partenaire et montre la maîtrise de l'abrazo et du style. Le Tango est une drogue douce. Le plaisir se communique, on se laisse aller car ce qui compte c'est de danser. J'ai rendez-vous pour photographier ces rencontres, mouvements abandonnés et poses calculées. La magie opère, et l'instantané parvient à la montrer. Jean-Marie Colin habite à Bordeaux en France. Il photographie depuis toujours. Il est également musicien et vidéaste. Il a publié, en 2016, également aux Éditions Champs sonores, un premier livre intitulé "Rythmes". éditeur