Bibliogr. p. 184-188

Malgré sa présence dans un grand nombre de musées et de collections particulières, Alexandre Antigna (1817-1878) est aujourd'hui un peintre assez largement méconnu. Natif d'Orléans où il a passé une partie de sa jeunesse, puis établi à Paris, cet ancien élève de Delaroche fut pourtant à son époque un artiste renommé, fidèle à tous les Salons, souvent exposé en province et plusieurs fois gratifié de médailles en récompense de son talent. Présenté par ses amis comme un homme de coeur, sensible et généreux, il est avant tout celui qui a haussé sur la scène picturale du XIXe siècle « les drames de la vie des pauvres » à travers des compositions magistrales telles que L'Éclair (1848), L'Incendie (vers 1850), son tableau le plus célèbre, ou encore La Halte forcée (1855). Un des aspects majeurs de son oeuvre est en effet de refléter la souffrance du petit peuple, victime des transformations engendrées par la révolution industrielle. Très vite situé dans la mouvance « réaliste » de Gustave Courbet, Antigna se distingue malgré tout du maître d'Ornans par la poésie dont il imprègne ses sujets, s'attachant tout particulièrement à exalter le rôle de la femme et à représenter, avec beaucoup de tendresse, la figure de l'enfant. À partir de 1860, plus serein et enclin à éclaircir sa palette, il s'illustre notamment dans des portraits d'Aragonaises, des paysages marins et de nombreuses scènes bretonnes. Enrichie de documents iconographiques inédits et de recherches complémentaires, puisse cette nouvelle édition de la biographie de l'artiste tout à la fois célébrer le bicentenaire de sa naissance et contribuer à sa redécouverte auprès du grand public. éditeur